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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 15:13
Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.
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Samedi 4 octobre 2003

Salut,
Goulia a été acceptée pour son visa Schengen, je ne vous raconte pas comme elle est contente. C'est assez rare pour des Ouzbeks adultes comme elle de recevoir un visa Schengen. C'est grâce à la lettre de recommandation que j'avais écrite au nom de maman (en imitant sa signature, je l’avoue, falsification de documents, comme notre ami Juppé).
En ce moment, elle (Goulia) est au coton, c'est-à-dire qu'elle ramasse le coton pendant une semaine. Presque toutes les femmes font ça... C'est marrant, ça a quelques relents du communisme, comme quand tout le monde était au ramassage des patates, à l'époque, et que l’URSS entière tournait au ralenti.
Kiom est en train de faire sa deuxième fournée de vin. 40 litres de jus de raisin fermentent dans la baignoire depuis 4 jours. Heureusement qu'il y a aussi une douche en plus...
Le roi de Malaisie et ses 47 femmes (véridique !!) est venu nous faire chier à la mi-septembre. Résultat : toutes les rues bloquées pendant deux jours.

Sinon, tout va bien ici, c'est l'été indien, il a plu un peu à midi, c'était la première fois que je revoyais de la pluie depuis le mois de mai...
Le 18 octobre, Nical et Soph arrivent, ils restent 10 jours. Je les accompagne pour le tour du pays et on repart tous ensemble pour Charles de Gaulle. Sacré Charles !
Je reprends l’avion avec eux le 28 octobre. Ca y est, j’ai mon billet de retour confirmé depuis avant-hier. Je n’ai même pas payé de supplément. Etonnant !
On prend l’avion à Tachkent à 17h15 et on doit arriver à Paris à 21h30 environ (je n’ai pas l’heure exacte d’arrivée car ce sont les horaires d’hiver, mais je suppose cette heure-là en me basant sur les horaires d’été, le temps de vol et le décalage horaire, etc...).
Bref, le temps de passer la douane (ce qui n’est jamais un problème dans ce sens-là, heureusement) et de récupérer les bagages, il sera sûrement 22h30. Et je doute qu’il y ait encore des TGV à cette heure-là...
Donc dodo à Paris, fait ch... . Heureusement, je serai avec Nico et Sophie qui connaissent plein de gens sur Paris, j’espère qu’on pourra s’arranger. En plus, je compte transvaser mes kilos en trop dans leurs bagages. Hehe, arriviste, je sais.
Bon, voila, tout ça pour dire que vous verrez sûrement ma trombine à partir du 29 octobre. A moins que certains ne viennent m’attendre à Panam le 28 au soir... Mais bon, c’est une supposition, comme ça...
Gaëlle a retrouvé ses chers parents, passé son diplome de DESS et trouvé du travail dans le secteur du tourisme : elle fabrique des voyages sur mesure en ...Asie Centrale. Aujourd'hui, elle y retourne pour son plaisir et va découvrir le Kirghizstan. A son retour vous aurez des photos de ce pays peu connu ...


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8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 00:30

 

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

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Grâce à notre hôte, j’ai eu enfin une explication sur la cause du soutien aux USA du gouvernement ouzbek dans la guerre en Afghanistan. En août 2001 (c’est-à-dire un mois avant les évènements du 11 septembre), le mouvement intégriste musulman ouzbek (interdit en Ouzbékistan et donc basé en Afghanistan) a rassemble une armée de 40000 hommes à Termez (la frontière entre l’Ouzbékistan et l’Afghanistan).
Ils sont ensuite passées par le Tadjikistan (dont les frontières sont un vraie passoire, ce qui est, entre autres, la cause des tensions entre l’Ouzbékistan et le Tadjikistan) pour atteindre la Vallée du Ferghana, qui était leur but final.

Ils voulaient couper la vallée du reste du pays en bloquant le fameux col par lequel nous sommes passés (la seule route qui lie la vallée au reste de l’Ouzbékistan) et faire de la vallée un califat ! Et oui, rien de moins qu’un califat... Ils y sont presque arrivés.

L’armée ouzbek est intervenue, mais c’était tout de même perdu d’avance pour elle. Le gouvernement ouzbek a demandé de l’aide à la Russie qui a vaguement promis une aide qui n’est jamais arrivée. Quand il y a eu le 11 septembre, tous les Ouzbeks ont pensé que ces actes terroristes les sauvaient des intégristes musulmans. Car il se doutaient que les Etats-Unis ne laisseraient pas passer ça et interviendraient en Afghanistan.

Et c’est pour ça qu’ils ont laissé les forces américaines faire ce qu’elles voulaient sur leur territoire. Le chef de ce mouvement intégriste ouzbek est un pote de Ben Laden et on ne sait pas non plus où il est passé depuis la guerre contre les Talibans. Ils doivent être tous les deux en train de se bourrer la gueule quelque part dans des grottes en Afghanistan en se foutant de la gueule de Deubeuliou...

Voila, ce qui est fou, c’est que personne n’avait été fichu de m’expliquer ça, quand je demandais pourquoi les Ouzbeks étaient si pro-Americains.

Bon, voila, c’était bien sympa ce petit trip de 4 jour dans le fin fond de l’Ouzbékistan.

Nous sommes bien revenus à Tachkent, ça m’a fait plaisir de passer une journée dans une ville moderne, avec un métro et personne qui ne te regarde. Tu es anonyme, tu parais comme les autres, tu n’es pas dévisagée à tous les coins de rue (comme je le suis continuellement à Samarkand). C’est agréable.

Bref, je vous laisse, ça suffit pour aujourd’hui, hihi.

Grosses bizz a tous.

Gagh

PS :
Papa : Merci, je crois que le cognac 50 ans d’âge va vraiment faire plaisir à Kiom. Il faut que je traduise en russe tout le processus de fabrication du Cognac et du Pineau des Charentes ? Ouaah, pas évident... Tu sais que Kiom va bientôt faire son vin un de ces prochains dimanches, il a emprunté une presse à un copain, elle attend dans la cour. Ca va être intéressant à observer. A boire, peut-être un peu moins, hehe...
Maman : Merci pour les parfums, les papiers et le colis (je ne sais pas encore ce qu’il y a dedans, hehe, surprise). Tu peux m’envoyer la recette de l’Amandin au Chocolat, stp ?? J’avais promis à mes collègues d’en faire un le 14 juillet, puis le 15 août, mais j’oubliais toujours de te demander la recette. Merci d’avance.

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7 juillet 2007 6 07 /07 /juillet /2007 00:24

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

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La Vallée du Ferghana est très très verte, avec un peu plus d’arbres qu’ailleurs (un miracle !!!!), ce qui change du reste du pays, et des champs de coton à perte de vue. La route pour y accéder passe par un col magnifique situé à 2300 m d’altitude avec des montagnes pelées (comme partout en Asie Centrale) très jolies. (Mais qu’est-ce que les forêts de conifères me manquent, nom de dieu !)

Les routes sont dans un état déplorable, pour ne pas changer, et les camions montent à 20 à l’heure (ce qui est plutôt rassurant, d’un côté).
La Vallée du Ferghana étant une zone soi-disant dangereuse, nous avons du subir des dizaines de contrôles de passeport et de permis de conduire. Les flics sont en général sympathiques dès qu’il s’agit de Français et puis le mot "touristes" est magique dès qu’il est prononcé.
Les gens n’ont cependant pas du tout l’habitude de voir des touristes, cette région n’ayant finalement pas beaucoup d’intérêt touristique, à part l’atelier de céramique de Rishtan (très intéressant) et l’usine de fabrication manuelle de la soie ou l’on peut voir tous les processus de fabrication : du dévidage des cocons à la teinture des fils et au tissage de la soie (passionnant !!!).
A part ça, la nature est très belle, tout est vert, il y fait plus frais, donc c’est agréable. Et puis, c’est sympa de voir vraiment tous les aspects de l’Ouzbékistan.
La première nuit, nous avons dormi à Kokand, la première ville importante après le col. Il y a 100-150 ans, c’était une ville aussi importante que Samarkand ou Boukhara, mais elle est tombée en disgrâce et Tachkent a plus ou moins pris sa place dans la région. Quand on voit la ville, on a du mal à croire à sa grandeur passée. Endormie, tel est le mot.
La pension de famille que j’avais réservée ne nous plaisait pas, nous avons donc décidé de chercher quelque chose par nous-même grâce au guide touristique. Nous sommes donc, plus ou moins par hasard, tombés chez une femme qui accueille des étrangers de temps en temps.
Une bonne femme excellente. Ancienne adjointe au maire de Kokand (quand c’était l’époque soviétique), elle est actuellement présidente d’une association pour le mouvement des femmes (genre d’association qui me hérisse le poil en France mais que je trouve très bien dans ce genre de pays). Son association reçoit des aides du Fond Soros, un milliardaire américain.

Elle a voyagé en Europe, aux Etats-Unis, dans les petits émirats du Golfe Persique, etc. Bref, ce n’est pas l’Ouzbèke moyenne ! Elle est diplômée en Lettres et Civilisations Russes et parle, bien sûr, très bien le russe. Kevin et moi avons discuté politique, économie, social, culture, etc, avec elle, et c’était la première fois que je rencontrais quelqu’un, ici, qui était objectif et avait accès à l’information comme vous et moi.

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6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 20:10

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

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Le 25 septembre 2003
Coucou mes p’tits loups,
Me voici bien revenue de l’Ouzbékistan profond. Tout s’est bien passé avec mes petits Français. Ils ont décollé dans la nuit de mercredi à jeudi (normalement !) et devraient être arrivés en Haute-Savoie.
Je ne savais pas que la Vallée du Ferghana était si différente du reste de l’Ouzbékistan. Ou du moins, de ce que j’avais vu jusqu’à maintenant (c’est-à-dire, presque tout le reste du pays sauf la région de la Mer d’Aral).
C’est une immense vallée très fertile coincée entre plusieurs massifs de montagnes dont le plus connu est le Tien Shen (un contrefort de l’Himalaya) et qui est divisée entre 4 pays : l’Ouzbékistan (qui possède la partie la plus grande et la plus fertile de la vallée), le Tadjikistan (qui possède la partie restante de la vallée), le Kazakhstan et le Kirghizstan (qui possèdent surtout les parties montagneuses).
C’est dans cette région que la production du coton ouzbek est la plus dynamique et que l’extraction pétrolière en Ouzbékistan est la plus importante. Sur 24 millions d’habitants en Ouzbékistan, il y en a 8 millions qui vivent dans cette vallée. Plus les 4 millions de Tachkent, la capitale, ça nous fait la moitié de la population du pays qui est concentrée sur une petite parcelle de la République.
Impressionnant !
En dépit de cela, c’est vraiment l’Ouzbékistan profond. Les gens sont très très religieux et savent à peine parler russe. Et s’ils parlent russe, ils font plein de fautes, ce qui m’a définitivement enlevé tout complexe en ce qui concernait mon russe...
Nous sommes allés une journée à Andijan, la ville natale de Babur qui a fondé la dynastie des Moghols en Inde. Andijan se trouve à l’extrême est de la vallée et à quelques 50 km de la frontière kirghize.
Là-bas, tous les hommes portaient le chapeau traditionnel des Musulmans, les habitants parlaient à peine russe, nous avons même vu quelques femmes complètement couvertes (le visage également) et notre ballade dans le bazar était l’événement de l’année. Nous y sommes rentrés, nous avons dit que nous étions français aux étals des épices, le temps de faire tout le tour du bazar (nous y sommes restés une bonne heure et demi), tout le monde savait que 4 Français se baladaient dans le bazar. C’était génial !
Nous avons déjeuné dans une tchaikhana (une maison de thé) où l’alcool était interdit. Première fois que je vois ça en Ouzbékistan...
Une chose joue cependant en leur faveur : ils sont encore plus gentils, plus accueillants et plus polis que les Ouzbeks du reste du pays (c’est-à-dire que les Ouzbeks du désert, lol...).
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17 juin 2007 7 17 /06 /juin /2007 08:39

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

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Le 9, je récupère tous les dossiers de Nargui.
Le 10, le jour où ils partent pour le désert, les Russkovs arrivent et restent jusqu’au 15 septembre.
Je souffle un peu et je pars le 19 septembre pour Tachkent. J’y rejoins Kevin et ses parents et on part pour la Vallée de Ferghana (au nord-est du pays), coincée entre le Kazakhstan, le Tadjikistan et le Kirghizstan.
Je reviens le 25 à Samarkand, mais il faudra que je retourne à Tachkent un de ces 4 pour faire le visa Schengen pour Goulia.
Je souffle un peu encore pendant 2 semaines et, le 11 octobre, arrivent les 150 Russes. Ils restent 3 jours. Et après, mon stage sera fini.
Entre-temps, je voulais profiter de mon visa a double entrée et aller faire un séjour à l’étranger (style Tadjikistan) en m’incrustant dans un groupe de touristes. Je ne sais pas si je vais réussir à le faire, mais je vais essayer. De toute façon, ce sera seulement pour une excursion d’une journée.
Et puis, je dois finir mon mémoire aussi.
Enfin, ça ne va pas être triste pendant le mois et demi prochain. Donc, vous m’excuserez si je garde un peu le silence de temps en temps mais je serai sûrement dans le jus. J’essayerai quand même de donner des news le plus possible.
En ce moment, le temps s’est réchauffé. Les nuits sont lourdes et les journées écrasantes. Fenêtre ouverte, pas de pyjama, pas de drap, ventilateur, rien n’y fait. Du coup, je suis retournée dormir sur le kravat dehors, dans la cour. Les étoiles sont magnifiques. Il y a juste le petit chiot que les voisins viennent de récupérer qui piaille toute la nuit. Sinon, ces nuits à la belle étoile seraient parfaites.
Vous êtes au courant que la planète Mars est, en ce moment, proche de la Terre comme elle ne l’a jamais été depuis 55 000 ans ?? Je ne sais pas si on la voit bien à Lyon, mais à Samarkand, c’est un vrai régal.
Début août, je la voyais et je la trouvais anormalement grosse. J’avais reconnu que c’était Mars (à la couleur) mais je me demandais pourquoi on la voyait aussi bien. Je pensais à "Tintin et l’étoile mystérieuse" et je me disais qu’une météorite allait peut-être venir s’écraser sur le Reghistan. On la voit vraiment très bien dans le ciel de Samarkand car il n’y a pas beaucoup de pollution ici (en comparaison avec Lyon).
Et puis, une fois, par hasard, je lisais Libération sur Internet et j’ai vu un article sur Mars, dans la rubrique scientifique, qui disait qu’elle n’avait jamais été aussi proche depuis 55 000 ans et qu’elle se situait à 50 millions de km (ou à peu près) de la Terre. Ce qui ne nous parle pas beaucoup, mais bon...
Les chercheurs ont fait des calculs et ont trouvé qu’elle serait le plus proche de la Terre le 28 août. J’espère que vous n’avez pas raté ça.
Bref, on ne va pas épiloguer 107 ans sur le système solaire. Je crois vous avoir tout raconté au sujet de mes derniers scoops. Une fois de plus, c’était un e-mail fleuve, comme vous les appelez. Vous me dites si je vous soule, hein ??
Hahaha, lol, mdrr.
En fait, je n’ai pas vraiment envie de vous quitter aujourd’hui. C’est agréable de parler de tout et de rien, n’est-ce pas ? En ce moment, je suis en train de lire "Le Meilleur des Mondes". Ben ouais, je sais, c’est pas trop tôt, je suis en retard sur tout le monde, mais mieux vaut tard que jamais. Je n’en suis qu’au début, mais je sens que ça va déménager. J’ai sans cesse dans la tête la phrase qui est affichée dans les toilettes de Dring et Kao, un extrait de Brave New World (le Meilleur des Mondes en anglais pour ceux qui ne sont pas au courant). Hoo, que voila un monde parfait... Vive le communisme en quelque sorte.
Sinon, il n’y a une énorme pénurie d’essence en ce moment en Ouzbékistan (et personne n’est capable de m’expliquer pourquoi), alors les prix ont quadruplé. Ils sont passés de 20 à 80 centimes d’euros le litre. Du coup, je me dispute souvent avec les taximen parce qu’ils me demandent des prix faramineux qui ne sont pas vraiment réalistes (même si le prix de l’essence a été multiplie par 4).
Et les queues devant les stations d’essence sont immenses ! On se croirait en pleine époque soviétique ou en France quand il y a grève. Du coup, il faut essayer de trouver de l’essence au black, ce qui a l’air d’être monnaie courante ici.
Bon, cette fois, je vous laisse vraiment.
Bizz a vous tous, vous me manquez. Yours Gaghely
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16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 17:04

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

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Vendredi 5 septembre 2003
Bon, à part ça, j’ai encore eu une semaine de folie :
- La course finale avant l’arrivée de ces foutus nouveaux Russes. Il fallait courir à droite et à gauche dans tout Samarkand pour tout bien mettre en place. On organise un déjeuner pour ces 80 Russes dans un endroit appelé Bogui Baland. Le propriétaire de cette grande maison possède des hectares et des hectares de figuiers (sincèrement, il y en a des milliers, voire des millions ?). On y est allé, avec un collègue, pour prendre des photos, discuter des conditions avec le gars, mesurer l’endroit du déjeuner (je dois encore faire un plan de table), déguster quelques figues et boire le thé à l’ombre de ces figuiers (heureusement, quand même !).
D’ailleurs, il y a deux races de figues ici : les noires (ou violettes) comme en France mais qui ne se ramassent pas avant le mois de septembre (comme chez nous) et les jaunes (comme les figues séchées que l’on achète dans le commerce, qui sont plus pâles et qui viennent souvent du Maghreb) qui sont plus précoces. J’en mange depuis la mi-juillet et je les ramasse directement sur l’arbre dans le jardin de Kiom pour mon petit déjeuner, c’est de la balle ! Elles sont délicieuses, très sucrées. Tiens, d’ailleurs, en parlant de ça, je mange, également depuis plus d’un mois, le raisin noir du jardin. Délicieux aussi, et très abondant. Les fruits sont vachement plus précoces qu’en France ici. Et meilleurs... Nous sommes aussi en pleine saison des pêches en ce moment. Elles sont bizarres, elles sont plates !! Mais très bonnes, hihi.
- L’oncle du patron est décédé en Autriche. A une semaine de l’arrivée des 80 Russkovs, c’était pas cool. Il est parti hier matin à Vienne assister aux obsèques et est revenu ce matin. L’oncle en question était un homme d’affaires très connu dans le monde du business samarcandais. C’était un Iraquien, exilé à moitié en Autriche et à moitié en Ouzbékistan. Bref, tout le monde pleurait pendant toute une après-midi au bureau, tout le monde l’aimait beaucoup. Je ne l’ai jamais vu, alors ça ne m’a pas fait grand chose, mais je respecte leur deuil.
- L’arrivée de Kevin et de ses parents et les dernières choses à organiser également.
- Une grosse commande d’un nouveau partenaire français (Voyageurs du Monde) dont la chef de production tient absolument à me rencontrer cet automne en France. Elle est sympa. Elle n’a pas l’air d’avoir compris que j’étais française car elle s’adresse à moi comme si j’étais Ouzbeke. Je ne la contredis d’ailleurs pas et je  lui ai dit que je serai en France en novembre. Il faudra donc que j’aille faire un peu de PR à Paris cet automne.
- La transmission de dossiers de la part de Narguiza. Elle part le 10 septembre en circuit avec deux individuels français (chef de production d’un partenaire, encore une fois, et sa femme) pendant 10 jours, et elle me refile tous ses dossiers à gérer pendant son absence. C’est un peu le bordel, mais c’est nécessaire. En plus, je devrais également aller faire du Public Relation auprès d’un groupe de 20 Français qui arrivent le 10 septembre aussi et qui sont tous de l’Assemblée Nationale (inconnus pour moi, j’ai regardé la liste). Narguiza m’a lâchement abandonnée, hihi. Non, ce n’est pas grave mais c’est un peu contraignant parce qu’en même temps, il y aura justement l’arrivée des 80 Russes ce jour-là. Heureusement, je n’aurai plus à gérer Kevin et ses parents, ils partent également le 10 dans le désert sous les yourtes et je ne les accompagne pas. Pourquoi tout se passe en même temps le 10 septembre ?? Vous pouvez m’expliquer ?
Enfin, l’avantage avec tous ces trucs a faire, c’est que je ne m’ennuie pas !
Bref, c’est marrant, à chaque fois, c’est une agence française qui nous envoie ces touristes VIP. Les personnes de l’Assemblée Nationale, également. En fait, je ne sais pas qui ils sont. Quand on a demandé leur profession, on nous a répondu : "employés et fonctionnaires à l’Assemblée Nationale" et la correspondante a bien précisé que c’étaient des gens importants. Mais, j’ai consulté la liste, je ne connais personne. Sûrement des députés de Trouville-en-Joie, Petaouche-sur-Mer ou Bledperdu-les-Bains.
Samedi, dimanche, lundi, je passe 3 jours à Samarkand avec Kevin et ses parents.
(suite)

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16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 16:30

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Samedi 9 août 2003
J'ai assisté à l’ouverture et à la clôture du Championnat de Tennis de Samarkand

Dimanche 3 août, c'était l’ouverture, j’ai vu des matches surtout avec des Ouzbeks, des Russes, des Kazakhs et des Ukrainiens.
Haa, une anecdote marrante : il y avait également 2 tennismen italiens. L’un d’eux qui croyait que j'étais une Ouzbèke (d’origine russe ou peu importe, mais bref, une Ouzbeke de nationalité) est venu me draguer en me proposant de me ramener dans son pays et de m'épouser, si je voulais, et en me disant que l’Italie était un beau pays et que je m’y plairais (je suis tout à fait d’accord, j’adore l’Italie, mais bon...). Il insistait également beaucoup sur le fait que son pays était 10 fois plus riche que le mien.
Comme il me parlait anglais, je lui ai répondu, dans la même langue, que mon pays était sans doute encore plus riche que le sien. Et il a été scié quand je lui ai dit que j'étais française et que je n’avais absolument pas besoin de me marier avec lui pour recevoir le passeport d’Européenne (qui est très demandé en Ouzbékistan).
Finalement, il était même un peu honteux à la fin, mais comme il était sympa et assez beau garçon (un vrai Italien quoi !), j’ai ri et on a sympathisé. Flavio Cepolla qu’il s’appelle.
Ensuite, samedi dernier, je suis allée avec Azi à la clôture du championnat, c'était la finale.
J’ai assisté à la finale double : un Slovaque et un Ukrainien contre un Russe et un Serbe. C’est le Russe et le Serbe qui ont gagné. Et la finale simple : un Autrichien contre un Russe. C’est l’Autrichien qui a gagné. Peut-être qu’il est appelé à être connu, il a 22-23 ans, il s’appelle Koellerer.

C'était marrant, c'était la première fois que j’assistais à du tennis pour de vrai, pas à la TV et, à chaque belle balle, je m’attendais à voir le ralenti. J’attendais et puis, non, le jeu continuait sans qu’il y ait le ralenti, et je me rendais compte que c'était pour de vrai cette fois... Longue à tilter la Gaëlle !
J’ai appris de nouvelles injures en russe. En allemand aussi, mais je ne les comprenais pas. Ils étaient nerveux les joueurs. Pour une raison que je n’ai pas pu expliquer, le public était pour l’Autrichien, Azi aussi d’ailleurs et moi aussi (mais j’ai mes raisons : c’est un voisin, un Européen). Il y avait un Ouzbek d’origine russe à côtée de moi qui, lui, était pour le Russe.
A un moment, il crie au joueur russe : "Vas-y, écrase-le ce sale Autrichien, c’est un fasciste !". Et il m’a tellement énervée que je l’ai incendié en le traitant de crétin, en lui disant que c'était du passé, qu’il fallait savoir pardonner et que la faute d’un dictateur n'était pas imputable à son peuple, surtout 60 ans après. Et je lui ai demandé s’il trouverait normal que je le traite de Staliniste sous prétexte que Staline avait dominé son pays il y a 60 ans et plus ? Et là, le public autour de nous m’a soutenue, le gars ne savait plus où se mettre et ça m’a fait plaisir de voir que les autres Ouzbeks n'étaient pas aussi cons que lui.
Voilà, était la petite anecdote de ce beau samedi 9 août ...
Sinon, il y a eu quelques beaux échanges de balles, vous savez, quand le public fait "haaa...", "hooo...", heee...", "hiii...", quand le suspense est bien présent, que les nerfs des spectateurs souffrent et que les joueurs souffrent encore plus. Et, de rebondissements en rebondissements (c’est le cas de le dire), on croit que la balle est perdue, mais non ! Il a réussi à la rattraper et celui d’en face aussi d’ailleurs.
Enfin, bref, c'était une belle partie.
Le 6 septembre, Kevin (mon colocataire de Moscou) arrive avec ses parents et avec les valises pleines de saucisson, fromage et vin rouge. Ca va être un vrai festin, je vais m’en mettre plein la panse. D’la balle !

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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 00:50

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise. 

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Mardi 12 août 2003
Bonjour à tous,

Il y a deux semaines, je suis allée pour tout un week-end à Tchorvak, c’est un lac de montagne vers Tachkent. Nous sommes partis à 8, Nargui, Shoista, Aziza (l’ado de la famille), et 4 autres collègues : Flioura, Bekzod, Zaman et Dinara.
Nous avons pris le train de nuit de Samarkand à Tachkent (train couchettes comme pour Moscou Saint Petersbourg) le vendredi soir à minuit. Nous sommes arrivés à Tachkent vers 8 h du mat’, nous avons fait des courses au bazar pour nos pique-niques du midi, puis nous avons pris un minibus privé pour 10 personnes, direction Tchorvak (une heure de route).
Nous sommes arrivés vers 11 h là-bas, baignade, jeux de ballon, soleil à gogo, pique-nique. C'était super sympa ! En plus, ils sont tous marrants et cools, on s’est bien amusé. Le lendemain aussi, on s’est baigné jusque vers 15 h, puis on a repris le même minibus (le gars avait accepté de faire l’aller-retour) pour Tachkent.
Arrivés là-bas, on a repris un autre minibus (plus confortable) pour retourner à Samarkand (5-6 heures de route). Tout était payé par l’agence sauf les repas et le trajet du retour. En gros, Saad payait les chambres hôtel (luxe) et le train aller. J’en ai eu pour 5 euros en tout.
Et j’ai chopé des coups de soleil comme jamais je n’en avais chopés en France. C’est parce que l’air est très sec ici, alors le bronzage n’est pas très joli (pas assez doré) et mauvais, la peau pèle.
Mais bon, c'était génial !

A part ça, j’ai rencontré 9 Français par hasard. Ils sont venus à l'agence pour avoir des renseignements sur la possibilité de faire des trekkings dans les montagnes. C'était la 4ème agence touristique qu’ils faisaient et Saad était le premier à pouvoir répondre approximativement quelque chose.
Ce n’est pas du tout développé ici les trekkings. Y’a peut-être quelque chose à faire dans ce domaine, hehe...
Bref, j’ai servi d’interprète entre eux et Saad (ils parlent anglais et allemand, mais était quand même plus facile pour eux de s’exprimer en français) et, surtout, je les ai conseillés sans intérêt, contrairement à Saad qui ne voyait que des euros et du fric en eux. Moi, je les ai considérés comme des compatriotes que l’on aide de façon honnête et gratuite, ce qu’ils ont remarqué et beaucoup apprécié.
Le premier jour, on a discuté de toutes les possibilités avec Saad, puis ils ont dit qu’ils revenaient le lendemain pour voir plus précisément l’organisation du truc avec Shavkat, leur guide dans les montagnes (celui au mariage duquel je suis allée dans les montagnes vers la frontière afghane). Ils m’ont alors demandé conseil pour un resto sympa, pas cher et typiquement ouzbek. Je leur ai conseillé un endroit où j'étais allée avec la famille pour les 25 ans de mariage de Kiom et Gulia. Et ils m’ont proposée de venir avec eux. Ce que j’ai accepté tout de suite.
Ce sont 4 couples de vieux potes. Ils ont tous 30 ans. Le 9ème est un mec qu'ils ont rencontré par hasard à aéroport de Tachkent et ils lui ont proposé de venir avec eux pour le tour de Ouzbékistan. Ils sont sympas et super décontractés, avec un humour bien français que ça m’a fait plaisir de retrouver !!
Le lendemain, ils sont revenus à l’agence. J’ai encore servi d’intermédiaire et, là, ils ont eu l’impression de se faire avoir par Saad et Shavkat. Parce que l’endroit qui avait été décidé la veille (la Grotte de Tamerlan et les Pas de Dinosaures) était soudainement (et comme par hasard) fermé pour cause de base militaire aérienne et de tensions avec les Tadjiks, alors que la veille, il était pas du tout question de cela. Et la solution que proposait Shavkat était de les emmener dans ses montagnes à lui, de les loger chez lui (et pas gratuitement, bien sûr) et de leur servir de guide.
Les Français m’ont demandé si cette histoire de base militaire justifiait la fermeture de la route et je leur ai dit que je n’avais aucune possibilité de le vérifier, que c'était langue de bois et compagnie et que, ne comprenant ni le tadjik ni l’ouzbek, on pouvait bien me dire n’importe quoi. Mais j’ai été sincère avec eux : je leur ai dit que je n’avais pas confiance en Shavkat et que, personnellement, je ne croyais pas cette histoire de base aérienne.
Le soir, ils m’ont invitée au resto avec eux. Cette fois, on est allé à Oasis, un resto en plein centre (on y est allé avec les parents), dans un parc, super cadre. A chaque fois, ils me disaient que j'étais la reine de la soirée, que je devais m’installer au milieu de la table pour être près de tout le monde et ils m’abreuvaient de question du genre "Pourquoi, ils ont tous des dents en or, ils trouvent ça esthétique ou pas ?", "On a vu un mariage, est-ce que les mariages sont arrangées ici, pourquoi la mariée faisait la gueule ?", "Est-ce que ça vaut le coup d’aller à la Mer d’Aral pour voir le cimetière de bateaux à Noucous" (qui est un port situe à 100 km de la rive de la Mer d’Aral, la baisse du niveau de la mer est une catastrophe écologique), "Est-ce qu’ils sont musulmans très pratiquants ?", "Pourquoi mangent-ils toujours des morceaux de gras de mouton ?", "Comment te considèrent-ils, toi, Occidentale ?", "Est-ce que la dictature de Karimov est vraiment serrée", etc...
Et puis, bien sûr, les inévitables questions de pourquoi je suis ici, pourquoi je parle si bien russe, où est-ce que j’ai appris la langue, qu’est-ce que j’ai l’intention de faire après mon stage, est-ce que je me sens bien dans ce pays, est-ce que je parle ouzbek, etc...
Ils voulaient même que je vienne avec eux pour faire le trekking et, après, dans le désert, dormir sous la yourte et faire du chameau. Malheureusement, je n’ai pas trop le temps en ce moment.
Après le resto de la dernière soirée, nous sommes allés à leur B&B (hôtel) et on a fini la soirée en jouant au tarot, ce que j’ai aussi grandement apprécié.
Bref, deux bonnes soirées bien à la française Ca m’a fait du bien !

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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 00:45

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

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Donc, tout va bien ici, il ne fait plus des chaleurs épouvantables, on sent même un petit air d’automne certains jours. Les journées restent cependant encore très chaudes et les soirées fraîches, voire froides.
Bref, j’aurai suivi ce festival du début à la fin et j’en suis super contente, parce que c’est un festival de grande qualité. Je m’étonne qu’il ne soit pas plus connu dans le monde. Il se déroule tous les 2 ans depuis 1997, cette année est la 4ème édition.Voila, je peux enfin vous raconter la fin de cette semaine magique du Sharq Taronalari, le Festival des Mélodies d’Orient.
Samedi soir, j’ai assisté à la cérémonie de clôture et à la présentation des gagnants. Je peux quand même dire que mes choix personnels se rapprochaient plus ou moins du choix de ces éminents spécialistes des musiques d’orient (musicologues, compositeurs, attaches culturels aux Ministères de différents pays, etc...).
Le Jury a choisi selon cet ordre :
- 3eme place ex æquo : Afghanistan et Bengladesh
- 2eme place ex æquo : Azerbaïdjan et Tadjikistan
- 1ere place ex æquo : Ouzbékistan et Iran
- Grand Prix (c’est-à-dire, LE GRAND GAGNANT) : Russie (les Bouriates de la région de Touva)
- Prix Spécial : Inde
- Prix spécial décerné par l’organisme de l’UNESCO : Israël.
- Prix de l’UNESCO décerné pour l’aide à la communication entre les cultures : un Ouzbek violoniste virtuose et compositeur très connu. Il était chef d’orchestre pour la troupe mélangée de tous les gagnants à la fin de la soirée de clôture.
- Prix spécial de la Ville de Samarkand : Allemagne (qui a reçu un magnifique tapis en soie de couleur pastel).
- Prix spécial de la Mairie de Samarkand : Chine, Egypte, Taiwan
- Ensuite, il y a eu encore d’autres prix spéciaux pour : la Suisse, le Karakalpakstan, la Corée, l’Italie, la Georgie, la Moldavie, l’Ukraine et le Kazakhstan (j’avoue ne pas comprendre pour ce dernier, mais bon... on ne discute pas des goûts et couleurs...).

C’était très sympa. On a eu droit aux discours de nos éminents pontes. En fait, ce n’était pas le Ministre de la Culture qui était présent à l’ouverture et à la clôture, mais le Premier Secrétaire du Ministère de la Culture. Il vient d’ailleurs d’être muté à un autre poste depuis mardi dernier : il est devenu ambassadeur de l’Ouzbékistan en... France !! Et oui... Mais je ne sais pas si ça constitue une promotion flatteuse ou une disgrâce...
Le meneur de la soirée a annoncé les gagnants et tous les prix décernés.
Puis le Prix Spécial (Inde), les 3emes, 2emes, 1eres places et le Grand Prix (Russie) ont rejoué chacun un morceau.
Ils se sont ensuite tous réunis ensemble, et Israël les a également rejoints, pour jouer sous la direction du chef d’orchestre ouzbek, sorte d’improvisation qui semblait joyeusement bordélique mais qui était très construite en fait.
C’était d’ailleurs génial de voir ces chanteurs azéris, iraniens, bengalis, indiens, tadjiks, ouzbeks, russes (bouriates plus exactement), afghans et israéliens jouer tous ensemble.

 Et après ça, c’était la fin de la soirée. 
Voilà, je ne regrette absolument pas d’avoir assisté à toutes ces soirées. J’ai rarement vu un festival d’une semaine de cette qualité.
Peut-être à renouveler dans deux ans...
 
 
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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 00:31

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

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Vendredi : pour le 4ème et dernier soir, hier, je suis arrivée au Reghistan et, à la première barrière de flics, j’ai été reconnue par l’un d’eux parce que, 2 jours auparavant, j’avais photographié toute une rangée de flics en vert et blanc. Il m’a dit que c’était interdit de prendre la police en photo et que j’étais une espionne française. Comme j’avais justement fait développer cette pellicule le jour même, j’avais les photos sur moi. Pour l’amadouer, je lui ai donc offert la photographie en question (qui était plus qu’innocente) qui est passée de main en main jusqu’à leur chef, une femme robuste et masculine d’origine arménienne. Ensuite, j’ai discuté avec tous ces petits flics ouzbeks qui ont absolument tenu à me trouver un mari dès qu’ils ont su que j’étais Française.
J’ai encore feinté pour être en bas ("on ne change pas une équipe qui gagne"). Kiom et Goulia devait venir me rejoindre et j’espérais réussir à les faire passer en bas également. Une de mes collègues est aussi arrivée et, par-dessus les barrières, m’a demandé de réserver 8 places pour d’autres collègues, les flics ne voulaient pas la laisser passer. Puis Shavkat s’est aussi ramené et m’a demandé de réserver des places pour ses touristes allemands, bref, c’était un peu le bordel pour moi. J’ai du faire appel à la gentillesse de mes voisins pour qu’ils m’aident à réserver les places demandées.
Finalement, tout le monde est arrivé et j’ai pu être plus tranquille par la suite.
Toute la journée, j’avais fortement espéré que la France serait là, le soir. J’avais un peu peur que non mais comme la Suisse sortait, je me disais que la France aussi... Et finalement, comme j’avais des affaires à faire à l’hôtel Afrosiab (encore pour l’organisation de la venue des 80 Russes qui arrivent dans 15 jours), j’en ai profité pour prendre le programme et j’ai constaté avec beaucoup de déception que la France ne sortirait pas ce soir, donc qu’elle n’était pas participante au concours. (Par la suite, je me suis renseignée, elle est participante pour l’équipement du Son et Lumière, d’où la présence du drapeau.)
Il y avait 9 pays présents :
Le Japon : musique très harmonieuse et raffinée avec seulement deux flûtistes, une chanteuse et une danseuse avec éventails et ombrelle, voix féminine douce. C’était, en tout cas, 10 fois plus sympa que les musiques chinoise ou coréenne... Les costumes et kimonos étaient superbes.
La Suisse : le fameux Hans que j’avais rencontré le premier soir jouait de la cithare et était accompagné par un Népalais et par un Ouzbek aux tablas et accordéon indien, musique indienne très bien construite.
La Turquie : musique folklorique des montagnes, voix masculine magnifique, un groupe avec la pèche (pas de femmes, encore une fois), cithare, percussions, musique qui ressemble un peu a la musique ouzbèke mais en plus beau. Le chanteur nous a sorti des jeux de voix superbes, très orientaux. Succès énorme auprès du public (turcophone, donc c’est évident).
La Hongrie : musique bizarrement très orientale (mais il est vrai que l’influence turque joue dans ce pays) et très traditionnelle, voix féminines et masculines très belles parfois tribales, quelques instruments inconnus tels qu’une guitare sur laquelle on tape avec un archet et qui sert de percussion plutôt que de guitare, ils ont aussi une sorte de cornemuse, instrument typique des montagnes hongroises, certaines voix féminines étaient yodlées également.
La Lettonie : une femme seule chantait sur morceaux préenregistrés ou bien seulement a capella. Belle voix grave et sensuelle, les meilleurs morceaux étaient ceux a capella. Sinon, pas beaucoup d’intérêt, en fait.
L’Azerbaïdjan : ce groupe, je le place à égalité avec la Turquie. Une formation simple (4 hommes, pas de femmes) avec voix superbes, des sortes de violons, tambour et petite guitare, beaucoup de dynamisme, des jeux de violons géniaux, des jeux de voix par saccades hallucinants. Beaux costumes également. Le groupe a reçu une ovation du public.
Le Kazakhstan : trois jeunes chantaient sur une musique moderne préenregistrée, leur façon de chanter était on ne peut plus occidentale, aucun intérêt si ce n’est qu’ils savaient jouer avec leur trois voix. Mais sans plus... Ce qui m’a le plus déçu est que les costumes folkloriques kazakhs sont d’ordinaire magnifiques (souvent rouges ou verts vifs) et j’étais déçue de voir ces trois pingouins en costume-cravate gris perle...
L’Inde : encore une fois, mais c’était une vraie formation cette fois. Je place donc ce groupe en 1er, à égalité avec l’Iran. Une voix féminine magnifique, un groupe très riche, très construit, musique fine et précise, des percussions excellentes, un véritable orchestre, de beaux costumes également (saris, etc...). Mais le clou de leur spectacle était une de leurs voix masculines avec laquelle le chanteur jouait sur les saccades et les trilles orientaux, extraordinaire ! Le public était chauffé à blanc, les gens se sont levés et ont dansé (jusqu’ici, ce n’était pas arrivé avec les autres groupes) et le jury tapait même le rythme avec les mains ou les pieds. C’était vraiment fantastique. J’espère qu’ils vont gagner.
L’Ouzbékistan : trois véritables orchestres symphoniques classiques ouzbeks se sont succédées avec leur chanteuse respective (toutes 3 très connues en Ouzbékistan), chaque orchestre était d’une finesse extrême et très bien construit (en général, ils sont composés de tambours, flûtes, sortes de violons, sortes de pianos, xylophone, mandolines, cithares), les chanteuses avaient des voix puissantes et très émouvantes. Le seule reproche que j’ai donné est que ça manquait de patate, c’était trop triste. Mais sinon, très bons groupes.

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