Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.
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Samedi 30 août 2003 : Festival des Mélodies d’Orient
Bonjour à vous !

Je me disais qu’avec un peu
d’imagination, j’aurais pu être à la cour de Tamerlan, 6 siècles auparavant...
Après le spectacle, on s’est incrusté à une réception donnée en l’honneur des participants du festival dans la Medersa Ouloug Beg du Reghistan. (J'étais avec Michael, un des 9 Français qui sont
allés faire du trek dans les montagnes de Shavkat, et celui-ci était revenu spécialement à Samarkand pour le festival). Cette réception ne nous était donc pas destinée, à la base, et on pensait
se faire virer à coups de pied au cul, mais personne ne nous a rien dit. On nous a même invités de façon très polie à aller nous asseoir quelque part.
Plov, salades, samossas, viande, charcuterie, fruits, sucreries et bière gratos. Le pied !
Quand on a été bien repu, on est allé boire notre bière en dehors de la medersa, sur la place même du Reghistan, où on pouvait entendre le spectacle de folklore, à intérieur de la Medersa,
donné en l’honneur de tous ces artistes et pontes de la société ouzbèke.
Bref, on se disait, avec Michael, que la discothèque à 10 pas de nous (la Medersa Ouloug Beg, vous l’aurez compris) avait l’air d'être cool, avec bonne ambiance et musique sympa.
Voilà, c'était pour la petite histoire et pour vous plonger dans l’ambiance des Timourides.
Ensuite, tous les soirs, pendant 4 jours, après la cérémonie d’ouverture, le concours prend place sur la Place du Reghistan. L’entrée est gratuite, donc il faut
arriver au moins une heure en avance (un clin d’oeil au Festival de Vienne...). Ca commence à 19h00, ça finit à 22-23h00.
Le premier soir du concours, mardi, j’y suis allée toute seule et au culot. Je suis arrivée sur les gradins et j’ai commencé à m’approcher des gradins qui sont situés plus bas et réservés aux
participants et groupes de touristes (comme quoi, il n’y a pas qu’à Vienne que ça se fait, c’est international). On m’a arrêtée et on m’a demandée où j’allais, j’ai fais celle qui ne parle pas
russe (comme quoi, ça m’arrange parfois...) en sortant des "touriste" "France" d’un air débile et les flics m’ont laissée passer. Y sont sympas ces flics du Reghistan (hein, papa ?)
!! Bref, j'étais assise à 2 mètres du jury, c'était cool.
J'étais aussi assise près d’un Suisse (il avait un badge, comme tous les participants, où était inscrit son pays). Mettant de côté mon agacement vis-à-vis des Suisses (lol), j’ai engagé la
conversation avec lui. Il jouera de la musique indienne à la cithare pour le dernier soir, c.a.d. vendredi. Ce gars est de Zurich, donc germanophone, mais comme j’avais la flemme de parler
anglais, on a parlé français tous les deux. Surtout qu’il parlait aussi bien français que moi l’anglais, donc pourquoi se priver. Ce qui était marrant c’est qu’il parlait avec l’accent qu’ont
les Suisses francophones. C'était comique.
Suite demain