Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 00:16

Récit de Gaëlle qui a vécu 8 mois en Ouzbekistan. Ces lettres sont des e.mails qui racontent sa vie de tous les jours au pays des coupoles turquoise.

 

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13

 

Pour le reste, tout va très bien, la vie avec la famille se passe très bien, ils sont adorables. Le travail dans l'agence de tourisme est intéressant. Ma position de Française dans une entreprise qui a beaucoup de partenaires français, Asia Voyages, Aida Voyages, Voyage Plus, Arts et Vie, Salaun Holidays (une agence bretonne d'ailleurs), est aussi relativement intéressante.
Les conditions de travail sont, par contre, moins drôles : de 8h30 à 19h00, 1/2 heure pour manger, du lundi au samedi. Le samedi est la "journée courte", nous ne travaillons "que" jusqu'à 16h00.
Nous avons évidemment travaillé le 1er mai, ce n'est pas férié ici. Par contre, le 9 mai était férié, c'est l'équivalent de notre 8 mai, les Allemands ont signé un jour plus tard ici (comme en Russie), mais les employés travaillaient quand même ce jour-là (seulement le matin et en début d'après-midi)...
En fait, les directeurs de l’agence exigent beaucoup de leurs employés et les font travailler dans des conditions qu’aucun Occidental n’accepterait (surcharge de travail, heures supplémentaires non payées, certains reviennent même le dimanche, etc...), mais à côté de ça, ils ont une certaine indulgence envers eux et si l’un deux est malade, ils le renvoient chez lui pour 2-3 jours sans demander de justificatifs et sans que son salaire ne soit diminué. Ce sont des arrangements à l’amiable et c’est bien ainsi car ça correspond complètement à la mentalité orientale.
Une anecdote étonnante : les Ouzbeks en général et les Samarcandais en particulier m’ont souvent demandé d’où je venais quand ils remarquaient que j’étais étrangère. "De France", dis-je, "Haa bon, de Paris ?", "Non, de Lyon". Et invariablement, tous connaissent la ville de Lyon comme étant une ville prolétarienne, productrice de tissu... C’est du à la révolution des soyeux que l’on appelle les Canuts (information pour ceux qui ne sont pas Lyonnais).
L’Ouzbékistan étant un important producteur de soie, ses habitants se sentent proches d’une ville qui produisait beaucoup de soie autrefois et dont les ouvriers se sont révoltés contre la bourgeoisie lyonnaise. Je suppose que la propagande soviétique de l’époque, présentant Lyon comme un exemple et un modèle, a fait le reste...
Dimanche dernier, Narguiza, l’une de mes collègues, m’a invitée à un pique-nique dans les montagnes avec sa famille et leurs amis. Nous sommes donc partis dans la maison de leurs amis, un couple de Samarcandais, qui possèdent cette maison de campagne comme résidence d’été pour aller se mettre au frais dans les montagnes quand il fait trop chaud à Samarkand. La maison se situe dans le Hissar, une chaîne de montagnes entre Samarkand et Chakhrisabz (la ville natale de Tamerlan), à une demi-heure en voiture au sud de Samarkand. Nous étions à environ 1500 mètres d’altitude.
La journée passée là-bas était purement ouzbèke et authentique. Avant le déjeuner, nous nous sommes tous promenés jusqu'à une grotte où l’eau est pure et potable. Quel bonheur de boire de l’eau fraîche avec un bon goût d’eau d’Evian ! Les femmes étaient toutes habillées en habit traditionnel, robes de velours ou de soie. Sur les 9 femmes présentes ce jour-là, il n’y avait que Narguiza et moi qui étions habillées à l’occidentale.
Puis, nous avons mangé le fameux plov, plat dominical et institution nationale. Nous étions installés sur des coussins de velours, assis en tailleur sur un "kravat", immense lit au milieu duquel on pose les plats sur des grandes pièces de tissu multicolores. C'est la tradition ouzbèke de manger à l'extérieur sur ces sortes de lits-tables, souvent situés dans un patio ou sous une treille pour se protéger du soleil.
Les femmes et les hommes mangeaient évidemment à des lits-tables séparés, les hommes buvant de la vodka et les femmes parlant chiffons. En fait, pour parler franchement, je ne sais pas du tout de quoi elles pouvaient bien parler parce que je ne comprenais pas. Tous les gens présents parlaient ouzbek et tadjik entre eux, et heureusement russe pour s’adresser à moi. Mais je ne me suis pas du tout ennuyée parce que était très agréable d’être dans ces superbes montagnes, à l’air pur et frais, avec les trilles des oiseaux et les cris des animaux domestiques.
Le bonheur était dans les prés !!
Après le repas, nous sommes montés tout en haut de la montagne qui domine la maison. Une heure de montée, 3/4 d’heure de descente. Avec un panorama magnifique là-haut, vous vous en doutez... Et puis, une multitude de fleurs, oiseaux et arbres que je ne connaissais pas car ils n’existent pas en Europe. Des serpents longs et jaunes, pas dangereux, ils ne mordent pas. Des lys sauvages des montagnes. Toute cette faune et cette flore étaient merveilleuses.
Et les gens étaient adorables avec moi, des perles de gentillesse qui mettaient un point d'honneur à ce que tout soit le plus agréable possible pour leur "gost", c'est-à-dire leur hôte, la notion d'hospitalité étant sacrée dans ces pays orientaux, contrairement à nos pays...

 
Partager cet article
Repost0

commentaires

M
la suite demain?
Répondre
F
tous les jours une nouvelle étape, on se repose quand? ;;;lol;;;joli courrier....bonne journée à vous.bises
Répondre